Le coin des bouquins
“ Ce n’est pas si facile d’écrire sur rien “ .
C’est Patti Smith qui commence ainsi son livre M Train. Mais écrit-on jamais sur rien ? pas de sujet, pas d’objet, pas d’histoire? sans forme littéraire identifiable ? mots pour ne rien dire. Des petits riens.
Et sans l’excuse d’être de la poésie à qui on ne reproche pas d’être sans queue ni tête.
Sans queue ni tête. La tête de qui ? et pourquoi la queue ? ça ne peut pas être grivois donc ca veut dire n’importe quoi. Sans début, sans fin. Ou un serpent qui se mord la queue . Ou un ver. Des vers. Là, on revient à la poésie.
Rien parce que ca n’a pas de sens?
Autant laisser mon chat marcher sur le clavier. ZX FDCY GUIOP[L;’./
Alors j’écris ce qui me vient en tête parce que c’est insistant, entêtant même, et plus seulement des histoires, des contes à partager. Non des mots qui s’invitent, qui s’imposent.
Autant le dire, ces mots, il faut les porter, les sortir de soi, les dompter, les assouplir pour les coucher sur le papier ou les écraser sur les touches du clavier.
Pour qu’ils me laissent au repos.
Et ca, c’est pas rien !
Qui suis-je ?
Etrebor Ymal
Et si c’était cela, ce nom qui en cache un autre
Tiré de l’imaginaire des Mes mille et Une Nuits
Reçu d’une improbable et si lointaine génétique
Et accueilli avec enthousiasme par goût du défi.
Brouille les pistes, identité souterraine, occulte
Il obscurcit le réel en jouant sur le sens caché
Relique du micro-récit qui s’abreuve au secret.
Ymal, en turc, nomme une femme de chambre
Mais elle peut aussi bien y rêver qu’y travailler
Allongée dans un lit profond bordé de coussins
Et la voilà qui s’invente déjà une autre destinée.